Histoire et origine du djembé

Le djembé est un instrument à percussion qui fait partie intégrante de la culture africaine. Il résonne à l’occasion de toutes les fêtes allant des mariages aux baptêmes. Sa musique et ses sons si particuliers ont traversé le temps, en continuant de remplir toutes sortes de rôles.

Des origines floues

Si ce tambour retentit sur le continent africain depuis environ 700 ans, le djembé provient des Mandingues, en l’Afrique de l’Ouest. Cette ethnie a vécu sur un large territoire englobant la Guinée, l’est du Mali, le nord de la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Précisons que ceci relève d’une hypothèse. Aujourd’hui encore, la tradition orale prévaut sur le continent noir. Par conséquent, aucune trace écrite ne permet d’affirmer avec certitude l’origine de ce tambour. Disons que celle concernant l’Empire Mandingue reste la plus répandue. Une autre légende raconte aussi que seuls les forgerons utilisaient cet instrument.

Les ethnies Malinké, Wassoulounké, Soninké. Les Khassonké et les Bamanan du Kharta ont, par la suite, adopté le djembé. Toutes ces tribus ont gravité autour du Mali de l’époque. Elles jouaient d’un instrument ayant une forme de mortier sur le dessus duquel une peau d’animal était tendue. L’histoire veut, en effet, que le 1er djembé était un mortier qui avait été détourné de son usage originel. Quant à l’appellation de l’instrument, elle est le résultat d’une déformation de son nom premier. Djembé vient de « dimmé » qui signifie tambour en soninké.

Une lente évolution

Le djembé a connu une modernisation dans son apparence. Au début, les joueurs tendaient la peau qui recouvre le fût à quelques points stratégiques. Cette manière de faire ne donnait pas un résultat durable. Plusieurs années après, des cercles en fer et des cordes formèrent un djembé plus solide. Les versions industrielles qui sont produites plus tard permirent d’exploiter d’autres sons. Les joueurs traditionnels parvenaient à extraire des sons aigus et délicats du djembé. Les travaux d’usine permettent d’obtenir des tonalités plus basses. Le répertoire du tambour s’en trouva enrichi.

Les peuples qui ont joué du djembé ont apporté leur propre personnalité dans leur façon de jouer. Ils ont ajouté leur propre rythme et modifié l’instrument de base selon les matériaux à leur disposition.

le Djembé à la conquête du Monde

Malgré sa mélodie unique, le djembé ne sera exporté d’Afrique que vers les années 50. Il obtient alors une certaine renommée grâce aux Ballets africains. Le Guinéen Fodéba Keïta est à la tête de ce groupe devenu célèbre à l’époque et qui représente l’Afrique par la danse et la percussion. Leurs tournées mondiales permettent au djembé de gagner une notoriété mondiale durant les années 80.

Les djembefolas, ceux qui pratiquent cet art, se sont implantés dans divers pays. Les États-Unis, l’Europe et le Japon constituent les terres d’accueil de ces artistes. Ils enseignent la manière de jouer du djembé, ainsi que son histoire. De cette manière, ils transmettent un peu de la culture africaine à travers le monde. Le djembé délaisse momentanément son aspect traditionnel en 2000 pour entrer dans la world music. En effet, les amateurs de musique le retrouvent dans un clip du chanteur Jason Mraz. Ce n’est que le début pour ce fabuleux instrument d’une nouvelle aventure.